La Sphère de Kwaarg


Isolée au sein d'une nasse éthérique particulièrement dense, accessible depuis l'Ouroboros qu'à travers un périlleux dédale de volutes de Feu, l'orbe cristallin de Kwaarg possède une carapace rougeoyante exhalant des fumerolles toxiques ayant la particularité de dissiper les énergies élémentaires du Phlogiston.
Un unique passage permet d'accéder à son système, une référence kreen désigne cette Porte sous le nom de T'z'k'l'm. Et bien que l'accès soit permanent, ses parois semblent se contracter régulièrement, comme si l'enveloppe cristalline l'enserrant était agitée de spasmes.

Le système de Kwaarg est composé d'un soleil rouge illuminant les Confins où s'amassent d'épaisses nuées de brumes élémentaires bouillonnantes, il n'est d'ailleurs pas rare que des éruptions solaires enflamment ces gaz délétères. Une faune titanesque vit dans ces régions extérieures et évolue en bans redoutables, capables de briser les coques les plus épaisses sans même y prendre garde.
Le soleil est nommé Kwaarg, sa surface est tavelée de marques pourpres semblables à des tissus cicatriciels, et qui libèrent sporadiquement des nuées de monstrueuses larves se nourrissant de la chaleur solaire, le temps de se répandre à travers tout le système afin de dévorer toute matière organique. Kwaarg est en effet affecté par les énergies du Royaume Lointain et son cœur se laisse lentement dévorer par une force innommable, corrompant aussi bien le soleil rouge que les mondes morts depuis plusieurs millénaires, ravagés par les monstruosités se répandant à leur surface.

Le reste du système est formé de pas moins de douze planètes telluriques, les trois plus proches de Kwaarg ont subies de telles assauts que leur enveloppe minérale s'est fragmentée, laissant leur noyau exposé à des nuées de larves colossales qui s'en nourrissent. A terme, ces planètes agonisantes finiront par former d'épaisses ceintures d'astéroïdes, qui peut-être ralentiront la progression des essaims cauchemardesques. Il est malheureusement trop tard pour les autres mondes du système, ravagées depuis des siècles et dont les trames magiques se sont étiolées tandis que la corruption de Kwaarg s'affermissait. Les noms de ces nombreuses planètes ont depuis longtemps été oubliés de tous, à l'exception d'un seul ; Twaar'l.
Au centre du système se trouve un astre lui aussi agonisant, mais où des peuplades s'accrochent encore au principe de la Vie. Ses océans se sont évaporés il y a longtemps, ses forêts se sont fossilisées et de terribles tempêtes empoisonnées soufflent à sa surface. Malgré tout, Twaar'l héberge encore des êtres vivants, qui oeuvrent sans relâche à la restauration de conditions cosmiques favorables à leurs descendants.

C'est en 1832 ci, l'époque de la Migration Kreen, qu'une flotte Thol'kreen épargnée par la fureur de l'Ajkaal Nirool-Thuazeer-Berkelth mais dont les gigantesques vaisseaux vivants sont trop mal en point, parvient à rallier le système de Kwaarg. La corruption solaire n'en est alors qu'à ses débuts, et les kreen trouvent douze planètes propices au développement de leur culture.
Ce sont eux qui enseignent les Voies de l'Esprit aux peuplades primitives des mondes de Kwaarg, avant que ces dernières ne prennent conscience de leur nombre supérieur et ne repoussent les Thol'kreen dans des régions inhospitalières, où l'espèce décline, puis s'éteint.
Quelques cocons-mémoires kreen subsistent encore en des lieux isolés dans les Sphères aventureuses, capables de narrer des récits fragmentaires de cette flotte Thol'kreen isolée sur l'Ouroboros, mais hormis quelques autres rares mentions à un système de douze planètes, la route vers la Sphère de Kwaarg est depuis longtemps cachée aux voyageurs. Seuls des serviteurs corrompus du Royaume Lointain peuvent aujourd'hui s'égarer sur le courant éthérique, perçevant l'appel de leurs sombres maîtres.


Il faut également noter la présence de donjons Ryukkii sous la croûte planétaire de mondes encore épargnés par les nuées de Kwaarg. Les géants planaires fondèrent plusieurs sanctuaires dont les contenus restent un mystère, mais vers lesquels il est possible de se rendre via d'hypothétiques portails dimensionnels éparpillés dans leurs donjons des autres Sphères aventureuses.

Twaar'l, le bastion incorruptible
Type de monde: Sphérique rocheux
Taille: C (diamètre équatorial de 2 543km)
Echappée: 1 round
Rotation: 39 heures
Révolution: Aucune
Lunes: Aucune
Population: 34 568 twaa'nii
Trame magique: Tellur diffuse.
Panthéon: Aucun

Au cœur du système de Kwaarg se trouve le seul monde encore épargné par les essaims monstrueux émanant du soleil corrompu. Twaar'l est un planétoïde rocailleux, désertique et ravagé par des tempêtes charriant une poussière étouffante et des gaz empoisonnés. Ses pôles sont couverts de hauts massifs montagneux où se dressent d'innombrables métropoles ruinées. L'équateur est une ligne de fissures profondes, indiquant une période d'instabilités géologiques ancienne. Les traces de grands océans septentrionaux sont encore visibles, sous la forme de profondes cuvettes poussiéreuses au fond desquelles gisent de colossaux squelettes.

Ports d’accueil: Les Twaa'nii sont les descendants de plusieurs peuples ayant soigneusement entretenus les connaissances héritées des Thol'kreen, ils ont donc conscience de leur environnement, du Phlogiston et des autres Sphères de cristal, bien que tout cela soit pour eux des mythes anciens. La dernière communauté de ce monde est cependant rassemblée autour des ancrages de l'ultime nef vivante kreen, pratiquement fossilisée, mais toujours douée d'une forme rudimentaire de conscience. Les Twaa'nii désignent cette vaste nef du nom de Mog'no'ro et la considère comme leur foyer depuis des dizaines de générations.
La nef entretient d'elle-même certaines traditions, en sélectionnant par exemple un groupe d'élus qui le moment venu seront en mesure de fusionner leurs esprits avec elle pour emmener les survivants loin de l'enfer de corruption que le système de Kwaarg est en train de devenir. Tous possèdent en outre les connaissances essentielles pour naviguer à travers l'espace sauvage, enseignées sous la forme de rituels ancestraux et initiatiques.

Ressources: La planète est à l'agonie, bien que la corruption émanant de Kwaarg ne l'atteigne pas de plein fouet, cette influence néfaste prend ici une forme plus pernicieuse, érodant les forces planétaires depuis des millénaires. Plus rien ne subsiste à la surface, et les Twaa'nii peinent à maintenir leurs dernières cultures au sein de cavernes profondes. Là aussi, la corruption s'étend, prenant la forme de moisissures rendant toxique champignons et racines formant la base alimentaire des Twaa'nii.
L'eau est également un problème car les dernières sources accessibles sont elles aussi souillées et nécessitent de nombreux filtres que Mog'no'ro peinent à maintenir.

Cultures: Les Twaa'nii sont les héritiers d'une douzaine de cultures qui eurent jadis pour racines communes la civilisation belliqueuse amenée par les Thol'kreen. Durant trois millénaires, ces peuples s'affrontèrent en usant des formidables pouvoirs des Voies de l'Esprit, puis, la corruption du Royaume Lointain fit son œuvre, autant sur les mondes que sur les âmes, et l'une après l'autre, ces civilisations s'éteignirent. Au sein de chacune, quelques sages perçurent le danger d'une extinction totale de la Vie, ce furent eux qui décidèrent de migrer en petit nombre, s'exilant sur Twaar'l, un monde considéré comme un sanctuaire sacré, sans que personne ne puisse en donner la raison.
Durant quelques siècles, les communautés isolées durent lutter contre des bandes dont les membres avaient été rendu fous par les murmures insidieux des entités du Royaume Lointain. Mais ces attaques venues du ciel se firent rapidement de plus en plus rares, et très vite, ceux qui avaient prit le nom de Twaa'nii se retrouvèrent seuls, au cœur d'un système de mondes inaccessibles et souillés. A son apogée, la planète-sanctuaire accueillait plusieurs centaines de milliers d'individus, dont les nombreuses origines permirent d'engendrer un peuple vigoureux, combinant toutes les cultures et les qualités d'ancêtres désormais perdus.
Les Twaa'nii, bien que désormais réduit à une unique communauté, sont toujours organisés de la même manière que les générations précédentes. Le Mo'aan est le ou la plus puissant(e) rerpésentant(e) d'une discipline des Voies de l'Esprit, s'entourant des To'aan, également maîtres ou maîtresses dans leurs disciplines mentales respectives. Ensemble, ils forment le Twaa'aan, un grand conseil délibérant sur les affaires concernant chaque membre de la communauté. Les Twaa'nii possèdent tous un esprit libre et vaquent à leurs occupations, leurs dons psioniques leur permettant de pourvoir à leurs besoins, et d'offrir le nécessaire à ceux des leurs trop âgés, ou trop jeunes. L'éducation des enfants et une priorité absolue et se fait en commun, chacun enseignant selon son expérience.
Depuis la fin des razzias venues du ciel, les Twaa'nii ne sont plus formé au combat, mais beaucoup disposent de capacités télékinétiques ou télépathiques permettant éventuellement de terrasser un adversaire. Les membres du dernier Twaa'aan estiment que leur peuple doit quitter au plus vite ce monde à l'agonie, et comme leurs prédécesseurs, ils ont conscience de la nature véritable de Mog'no'ro. Leur méconnaissance des dangers du système planétaire reste le dernier obstacle pour entamer un départ à bord de la nef vivante, et pour palier à cette lacune, les sages savent devoir sacrifier leurs plus talentueux compagnons, dans l'exploration du vaste donjon Ryukkii enterré sous la surface, et devant selon eux contenir les connaissances nécessaires à leur exil.

Sites notables: Twaar'l est un monde sur le point de mourir, sa trame magique s'est effilochée sous l'influence néfaste de la corruption solaire, et les tempêtes balayant sa surface redoublent chaque année en intensité. Les sages des Sphères Connues ignorent tout de ce monde, isolé au cœur d'un orbe oublié, mais ils seraient émerveillés par ce qui subsiste encore d'âges anciens.

Les Reigar vinrent en ce lieu et comme partout ailleurs, ils étudièrent les forces cosmiques en bâtissant un grand observatoire mégalithique, amplifiant leurs dons divinatoires à une échelle sans précédent. Peut-être est-ce eux, qui ouvrirent par inadvertance un passage au cœur du soleil Kwaarg vers le Royaume Lointain, peut-être existait-il déjà une faiblesse entre les réalités, mais pour le mage en mesure d'atteindre le haut plateau montagnard où se dressent intacts les soixante-neuf monolithes cristallins marqués par les glyphes Reigar, il est encore possible en sacrifiant d'importantes ressources magiques d'utiliser les enchantements inscrits dans la roche. L'observatoire était désigné du nom de K'yoon'atwaan, l'Oeil perçant l'Obscur, et pouvait amplifier n'importe quel pouvoir divinatoire en permettant de traverser la barrière séparant la réalité du Royaume Lointain. Les monolithes sont d'ailleurs recouverts des visions qu'eurent les Reigar. Maintenant que le passage est béant, la moindre tentative d'observation risque d'attirer l'attention d'une entité néfaste.

Twoor'ook est le nom du donjon Ryukkii de ce monde. Il s'agit d'un vaste complexe souterrain s'étendant sur une cinquantaine de niveaux, vaste comme dix cités antiques, tout en rampes colossales et salles aux dimensions cyclopéennes. A première vue, les géants planaires ne semblent pas avoir entreposé de butin en ces lieux, où le moindre son se répercute à l'infini, mais pour celui qui use de magie pour se repérer, le donjon est en enchevêtrement de forces mystiques complexes. L'ensemble de Twoor'ook est en réalité déphasé à travers de multiples réalités et demi-plans. Les passages sont tous scellés et protégés, mais l'ensemble forme une véritable croisée des chemins à une échelle rarement égalée dans le Multivers.
Outre le fait que les Ryukkii semblent avoir voulu faire de ce lieu un passage entre chacun de leurs autres sanctuaires, ils auraient également liés Twoor'ook à plusieurs voies planaires, comme les fleuves Styx et Océan, ou encore au Dédale dimensionnel des Sept. Il faudrait cependant quelques siècles au plus zélé des sages pour appréhender l'immensité planaire du lieu, rendant son utilité toute relative.
Les Ryukkii utilisaient pour leur part un artefact connu sous le nom de Clé ka'voorii, une pierre sculptée se fragmentant en plusieurs morceaux, chacun dissimulé dans un donjon des Sphères aventureuses. Grâce à un tel objet, un aventurier arpentant les salles désertes de Twoor'ook serait à même d'y percevoir chemins et passages planaires déphasés, percevant leur destination et pouvant en déverrouiller les accès.

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